jeudi 31 mai 2012

Li Wei Superman

Le beau temps .. enfin ! Alors vite, avant que la pluie ne revienne, allez donc faire un petit tour à la Villette pour voir l'expo photo en plein air de Li Wei. Un bon prétexte de balade et une belle occasion pour découvrir cet artiste contemporain chinois incroyable.  

Li Wei, né en 1970 à Hubei en Chine, est très connu dans son pays - et de plus en plus dans le monde entier - pour ses performances. Au départ il était un peintre traditionnel bien tranquille et c'est en 1996 qu'il a commencé à se prendre pour Superman. C'est toujours le même scénario : il se met en scène dans les airs, seul ou avec une femme (sa femme ?) ou d'autres personnes, dans des positions pas possibles, et se fait pendre ainsi en photo par son équipe. Contrairement à ce qu'on peut penser en voyant ses photos, il ne s'agit pas de photomontages mais de vraies acrobaties réalisées avec trucage. Pour cela il s'aide de câbles ou de grues dont les traces sont ensuite effacées via Photoshop : 





Vidéo de sa performance à la Villette (making of de la photo ci-dessus) :

 
 Christian Buffet Production : Universcience 2012

Son travail me rappelle celui de Philippe Ramette, artiste contemporain français que j'aime beaucoup qui se fait photographier toujours tiré à quatre épingles dans des situations invraisemblables réalisées avec trucage et donc toujours sans photomontage.



Li Wei à la Villette, jusqu'au 19 août 2012, entrée libre. 

vendredi 25 mai 2012

Vive le Pily !


Il faut absolument que je vous parle de ce restaurant de Cherbourg où nous avons dignement fêté nos noces de froment : "le Pily". C'est un des rares étoilés de la Manche (les 2 autres sont "la Marine" à Carteret et le "Mascaret" à Blainville sur Mer.). Le chef, d'une trentaine d'année, est l'ancien élève d'un de mes beaux frères. Il s'appelle Pierre Marion et sa cuisine est divine. Il est assisté par sa femme Lydie en salle, rencontrée lorsqu'il travaillait aux Fuchsias à St Vaast la Hougue. D'où le Pily (Pi pour Pierre, Ly pour Lydie). Ouvert en 2007 en plein centre de ville de Cherbourg, le restaurant est joliment et simplement décoré. Mais trève de parlotte, passons aux réjouissances.

La carte change chaque mois avec 2 menus, le menu du mois et celui de la saison. Nous choisissons le Menu Printemps, avec un verre de vin blanc (Savennières) et du Saint Joseph en rouge :

En amuse-bouches on nous sert des beignets de taco (poisson) avec une sauce gingembre persil tellement bonne que j'aurais bien léché l'assiette, suivis d'une soupette d'asperge carotte excellente avec une brioche à l'andouille. Déjà là on s'est dit qu'on allait vraiment se régaler .. et ce fut le cas tout au long du repas.

Je me souviendrais longtemps de l'entrée : un Jaune d’œuf Bio Juste Cuit, Blancs Mousseux, Foie Gras de Canard Panné au Pain Brûlé. J'ignorais qu'on pouvait sublimer un oeuf à ce point. J'ai été moins convaincu par le foie gras, le côté brûlé m'ayant un peu déconcertée mais c'est une question de goût car F a adoré. 


Puis un turbot au Citron Confit avec Champignons de Paris, Jus de Poulet, Artichauts Poivrade et Carotte - Émulsion Barigoule. Rien qu'en l'écrivant j'en ai l'eau à la bouche. L'espèce de confit de citron avec le citron, les artichauts, hummm .. vraiment bon


En viande on nous sert de la Poitrine de Pigeonneau, Pommes de Terre Nouvelles, Lard de Colonnetta et Sauce Rouennaise. C'était également très bon même si je commençais un peu à caler et suis moins fan de viande.


J'oublie vite que je suis rassasiée lorsque le fromage arrive : une Meringue au Chèvre Frais avec Ail Confit et Feuille des Ours .. j'adore ! la meringue toute légère, l'ail qui se mélange très bien. Mieux vaut en revanche éviter de manger la feuille trop fort en ail.


And the last but not least : l'excellent dessert, des Fraises sous une Tuile de Crème mascarpone - Sablé Vanille. Sans oublier les mignardises : une petite crème au caramel beurre salé avec un financier. Puis avec le café de F et ma tisane un macaron noix de coco.

Tout est fait maison bien sûr et avec des produits régionaux. Le menu est à 52 €. C'est pas donné certes mais franchement à Paris on devrait payer facilement le double pour avoir cette qualité là. Donc oui je ne taris pas d'éloge sur ce lieu exceptionnel à découvrir absolument. On a qu'une envie : revenir goûter le menu du mois suivant.

Le Pily, 39 rue Grande Rue, Cherbourg Voir le site

dimanche 20 mai 2012

Le Titanic est à Cherbourg

Je suis en Normandie, dans le Cotentin, dans ma belle famille. Avant hier, nous sommes allés à Cherbourg, ville qui fait l'événement actuellement, à double titre : tout d'abord parce que Cazeneuve, le maire de la ville, vient d'être appelé à rejoindre le gouvernement en tant que ministre délégué des affaires européennes, et ensuite grâce à son expo sur le Titanic. Pour fêter les 100 ans du Titanic, la Cité de la Mer de Cherbourg a ouvert un espace de 2500 m2 consacré au célèbre paquebot. Et c'est pas mal du tout.


Le 10 avril 1912, le Titanic, parti de Southampton, fait escale à Cherbourg pour 1 heure et demi, embarque quelques 281 passagers supplémentaires et repart en destination de l'Amérique. La visite commence par un film projeté dans la magnifique salle des bagages. Puis on est invité à revivre comme si on était à bord, les 4 jours de traversée, la collision avec l'iceberg ainsi que le naufrage.  C'est pas mal fait car chaque espace dans l'expo est synchronisé dans la même unité de temps. On revit ce que durent être les dernières heures du bateau, juste avec le son et les messages de secours envoyés aux autres bateaux alentour. On peut imaginer la panique qui devait régner à bord. La visite est très ludique, on regarde dans un oeilleton pour voir l'intérieur des cabines, on peut voir un théâtre optique à la Pierrick Sorin, des reconstitutions de mobilier, les quelques rares photographies du paquebot, l'histoire des passagers illustres ou non, avoir un aperçu des innovations techniques, et tenter de comprendre comment la catastrophe a pu arriver et surtout comment elle aurait pu être évitée.

Au final on peut se dire que de nombreux facteurs ont concouru à la catastrophe : la vitesse excessive sur ordre de l'armateur qui voulait battre les records de vitesse, la mauvaise appréciation du danger à l'approche de l'iceberg par les vigies (qui n'avaient pas de jumelles !), les négligences de l'opérateur radio qui privilégiaient la transmission des messages mondains des passagers plutôt que des messages de service et qui a envoyé des messages de secours insuffisamment explicites. Le SOS est parti seulement 30 minutes avant que le bateau commence vraiment à couler (NB : La collision a eu lieu à 23h40 et le bateau a sombré entièrement à 2H20 du matin). Mais aussi l'absence de fusées rouges sur le bateau, l'absence de formation du capitaine et de l'équipage à la gestion de crise (l'équipage savait à peine comment décrocher les canots de sauvetage déjà en nombre insuffisant), les défauts de construction du bateau  (ainsi le métal utilisé qui s'est plié et à provoquer la scission du bateau), ...

Bref, il semblerait bien que le Titanic ait pêché par arrogance et par un excès de confiance en son insubmersibilité. On ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec ce qui est arrivé en janvier dernier au paquebot Costa Concordia, temple du divertissement, qui a privilégié la parade à la sécurité. Et c'est arrivé pour la célébration du centenaire du Titanic, comme pour nous rappeler à son bon souvenir.

Des rares images de l'époque

Le teaser de l'expo

 En savoir plus sur l'expo : http://cherbourg-titanic.com/


Le billet (cher ! = 18 €) permet également de visiter le reste de la Cité de la Mer (l'Aquarium, l'installation "on a marché sous la mer" et la visite du sous marin "Le Redoutable" qu'on a hélas pas eu le temps de faire)

mercredi 16 mai 2012

Les Centres Culturels étrangers ..

Il se passe toujours des choses intéressantes dans les centres culturels étrangers : expos, films, concerts, débats, dégustations culinaires .. On en parle pourtant jamais dans les médias, rien ou presque ne parait sur eux dans la presse ou sur les affiches du métro. Et c'est tant mieux! Car du coup on se sent privilégié ; on ne fait pas la queue pendant une heure pour aller voir la moindre expo ou le moindre évènement, et une fois à l'intérieur on n'est pas obligé de se mettre sur la pointe des pieds pour apercevoir la moitié d'un oeil peint par l'artiste qu'il faut ab-so-lu-ment avoir vu. 

C'est ainsi qu'il y a quelques années, au Centre Culturel Suisse, j'avais assisté à une drôle de visite guidée de la ville par les artistes suisses Dector et Dupuy.  Pendant une heure, les deux compères ont disserté sur les traces de chewing gum au sol, la canette de bière posée là par on ne sait quel miracle ou le mystère d'un poteau. Ils posent un regard complétement décalé sur des détails quasi invisibles pour les quidams pressés que nous sommes. J'ai retrouvé leur trace, ils officient toujours. Si jamais ils passent dans votre ville ne les ratez surtout pas.

Pour voir une de leur visite en vidéo : CLIQUER ICI     

Le week end dernier, c'est au centre culturel portugais que je me suis intéressée : la Fondation Calouste Gulbenkian du nom d'un grand collectionneur d'art dont les oeuvres sont exposées dans le musée éponyme à Lisbonne. C'est un beau bâtiment entièrement rénové avec dans l'arrière cour une petite terrasse avec quelques tables et chaises. Une belle expo photos y est actuellement présentée : une importante rétrospective de 1956 à 2006 du photographe franco-portugais Gérard Castello-Lopes qui est également connu au Portugal pour sa boîte de production de films de cinéma. Le photographe qui avait pour maître Henri Cartier Bresson est décédé l'année dernière. Il était l'un des principaux représentant de la photographie humaniste portugaise.

Petite sélection :






A voir jusqu'au 25 août 2012 du lundi au samedi de 11h à 18h
Centre Calouste Gulbenkian
39 Bd de la Tour Maubourg (7e) Site

NB : Pour manger dans le quartier, je vous recommande l'Apollon, rue Jean Nicot, un bon traiteur grec

jeudi 10 mai 2012

Le vieux qui ne voulait pas blablabla


 Décidément les titres à rallonge sont à la mode. Après "le Cercle littéraire des amateurs de tartes aux épluchures de patates (ou plutôt pommes de terre pour faire encore plus long), voici "le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire".  Je comptais lire ce livre lors de mon périple au Vietnam-Laos et me suis vite ravisée : lire un auteur suédois par 40° au milieu des rizières et des chapeaux chinois ce n'est pas possible !

Le vieux qui ne souhaitait pas fêter son anniversaire c'est Allan Karlsson, un énergumène qui décide de prendre la poudre d'escampette alors que sa maison de retraite s'apprête à célébrer ses cent ans. Lors de son escapade, il lui arrivera tout un tas d'aventures qui l'amèneront à se faire plein de nouveaux amis, tous plus farfelus les uns que les autres. Et il se trouvera de fait embringué dans une histoire de meurtre, suivie de quelques autres .. Jonas Jonasson, l'auteur du livre, prend le prétexte de la vie d'Allan pour réécrire l'histoire à sa façon : il redonne vie à Truman, Einstein, Mao Tse Toung, Staline, Nixon, Churchill, .... et même De Gaulle qui tous croiseront Allan à un moment ou à un autre de sa vie. 

C'est écrit avec beaucoup d'humour et d'esprit, et évidemment on s'attache très vite au personnage d'Allan en se demandant toujours ce qu'il va bien encore pouvoir inventer. Personnellement je me suis beaucoup amusée à la lecture de ce livre. On pourrait reprocher à l'auteur quelques longueurs mais il est difficile de lui en tenir rigueur car il s'agit de son premier roman. Jonas Jonasson qui compte moitié moins d'années qu'Allan, a été journaliste et producteur TV, puis a tout arrêté pour se consacrer à l'écriture. Paru en 2010 en Suède, son livre est vite devenu un best seller international (déjà 2 millions de livres vendus) qui, d'après les rumeurs, devrait même être adapté au cinéma. Jonasson va donc rejoindre le panthéon (rien que ça) de mes auteurs scandinaves préférés : Arnadur Indridason (Islande) que F ne lâche plus et Arto Paasilina (Finlande)

NB : le roman vient tout juste de sortir en poche ..

Quelques réfexion "Allaniennes" :
"Je crois que je viens de tomber amoureux, déclara Benny
Je suis sûr que je tombe de fatigue, dit Allan"
« Khafe sho » fut tout ce qu’il obtient en guise de réponse.
Allan ne savait pas ce que ça signifiait, mais il comprit l’idée générale. Il valait sans doute mieux qu’il la ferme jusqu’à nouvel ordre."
"Et voilà, dit Allan en regardant le chinois sans connaissance à ses pieds. Ca t'apprendra à faire un concours de boisson avec un Suédois alors que tu n'es ni finlandais ni russe."
 "Il y avait une chose qu'il avait apprise en parcourant le monde , c'était que le plus insoluble des conflits de la planète avaient démarré de cette façon : "t'es bête ! - Non, c'est toi qui es bête ! - Non c'est toi ! la solution était de partager une bouteille d'une contenance minimale de soixante-quinze centilitres d'alcool, puis de regarder vers l'avenir."`
 "Benny déclara que même si Alan accusait les abstinents d'être un danger pour la paix mondiale, ils pouvaient s'avérer utile quand on avait besoin d'un chauffeur"
Dédicace de l'auteur Jonas Jonasson :
  • "Mon grand père avait le don de captiver un auditoire.Je le revois assis sur son banc, légèrement appuyé sur sa canne, et le nez plein de tabac à priser. Et je nous entends encore, nous ses petits enfants, lui demander bouche bée:
    "C'est vraiment vrai....dis....grand père ?
    - Ceux qui ne savent raconter que la vérité ne méritent pas qu'on les écoute", répondait notre grand père.
    Je lui dédie ce livre."   
    A bon entendeur ...

lundi 7 mai 2012

François Président

La Bastille hier soir vers minuit et demi, j'y étais !
Comme j'ai bu pas mal de champagne hier soir, je ne vais pas vous faire de long discours et simplement souhaiter bon courage à notre nouveau président et bonne chance car la tâche va être rude. Et je laisse la parole à la "Chanson du Dimanche" qui reviennent pour nous sur quelques épisodes du quinquennat de "NS".

Un vieux sujet qui est revenu à la une lors de la campagne :


 Je suis sûre que vous aviez déjà oublié cet épisode-ci :


La petite dernière, fraichement sortie : Angela


(Chaque dimanche depuis 2007, inlassablement, les deux compères de la Chanson du Dimanche nous pondent une chanson en rapport ou non avec l'actualité : voir leur site

Le mot de la fin :


jeudi 3 mai 2012

La leçon du Professeur Blier

Jeudi dernier, j'ai eu droit à une leçon de cinéma par Bertrand Blier en personne. Ouaip  ! 

Chaque mois, le Forum des Images à Paris invite un réalisateur ou un acteur à faire sa Master Class. En février 2009 j'avais déjà eu la chance d'assister à la Master Class de Claude Chabrol. Depuis lors se sont succédés FF Coppola, Jacques Audiard, Depardieu, Claude Miller, Isabelle Huppert, les Frères Dardenne, Tavernier, Assayas, Amos Gitai, Téchiné, Costa Gavras, Mike Leigh, et tant d'autres encore. La personnalité se pose là devant l'écran de cinéma face au journaliste et critique de cinéma Pascal Mérigeau (le Point, le Monde, Nouvelle Obs) et elle se raconte, pendant 1h30, pour notre plus grand plaisir. De temps à autre un extrait de film vient étayer son récit. Bref un moment inoubliable pour la modeste somme de 5 euros. J'attends avec impatience le prochain Master Class : Bruno Podalydès en mai.


Pour l'heure c'est Bertrand Blier qui nous fait son cinéma. Il nous raconte son enfance (il nait en 1939), ses relations avec son célèbre père (Bernard Blier que j'adore) qu'il fait tourner à plusieurs reprises, notamment dans Buffet Froid, sa vocation pour le cinéma (inspirée par Clouzot), ses premiers pas, son premier succès (les Valseuses), son premier bide (Calmos), son oscar (Préparez vos mouchoirs), ses relations avec ses acteurs fétiches (Dewaere, Depardieu), son goût pour la provocation, les dialogues à la Audiard et l'humour noir. C'est très étonnant de voir de quelle façon il est arrivé à faire chacun de ses films. C'est souvent grâce à une rencontre, un fait anodin. En tous cas ça donne vraiment envie de revoir ses films.

Cf ci-dessous sa filmo. Je me suis amusée à mettre en jaune les films que j'ai vus et dont je me souviens bien. J'ai peu de souvenirs de Beau Père et Notre histoire, ça fait trop longtemps.
 
   1963 : Hitler, connais pas (documentaire)
    1966 : La Grimace (court métrage)
    1967 : Si j'étais un espion (Breakdown)
    1974 : Les Valseuses
    1976 : Calmos
    1978 : Préparez vos mouchoirs
    1979 : Buffet froid
    1981 : Beau-père
    1983 : La Femme de mon pote
    1984 : Notre histoire
    1986 : Tenue de soirée
    1989 : Trop belle pour toi
    1990 : Merci la vie
    1993 : Un, deux, trois, soleil
    1996 : Mon homme
    2000 : Les Acteurs
    2003 : Les Côtelettes
    2005 : Combien tu m'aimes ?
    2010 : Le Bruit des glaçons

Une chance pour vous, le cours a été enregistré !

Pour le voir CLIQUER ICI