mardi 26 mars 2013

Sicilia ciao bella !

La Sicile, une grande première pour moi et une belle découverte. Comme on ne partait que 8 jours, on s'est limité à l'est de la Sicile et n'avons donc pas vu Palerme, ni les îles Éoliennes, Cefalu ou Agrigente. Il nous faudra donc revenir ..


La 1ère étape de notre voyage est Taormina, entre Messine et Catane. Un véritable balcon sur la mer, à 200 m d'altitude, face à l'Etna. C'est magnifique ! Ça m'a rappelé un peu Santorin en Grèce. On dit que c'est le Saint Trop' de la Sicile et ça doit être assez infernal en pleine saison au niveau tourisme mais à cette période c'est idéal même s'il ne fait pas très beau. On a logé dans un super hôtel (ancienne maison patricienne) sur les hauteurs, avec une superbe vue (mon cadeau d'anniv !).
A Taormina, il y a surtout une rue principale - le Corso Umberto - ponctuée de places avec de beaux palais médiévaux, des églises baroques, et plein de petites ruelles tout autour avec bars et restaus.  Il y a aussi un parc-jardin très agréable donnant sur la mer et un magnifique théâtre gréco-romain très bien conservé et remarquablement situé. Une belle balade aussi à faire c'est de monter au petit village de Castelmola à l'heure du soleil couchant et d'aller se prendre un petit verre de vin d'amande chez le p'tit père d'Allura da Puppo dans son bar "Cosmopolitan" tout droit sorti des années 60. 

Puis, dans notre petite Fiat 500 (obligé !), nous sommes partis vers le centre de la Sicile pour rejoindre la ville de Piazza Armerina, au sud d'Enna, perchée à 700 m d'altitude. On va surtout dans cette ville pour sa proximité avec le site attenant de la Villa romaine du Casale, un site exceptionnel : une villa romaine du IIe s. de 3500 m2, une trentaine de pièces recouvertes de mosaïques ! Elle a été bien conservée car elle a été occupée jusqu'en 1160. C'est incroyable ! et on se représente vraiment bien la façon dont vivaient les romains et surtout dans quel faste. J'ai bien aimé aussi Piazza Armenana qui ne paie pas de mine mais ne manque pas de charme et en cette saison non touristique. On peut vraiment se mêler à la vie sicilienne, je m'y suis sentie très bien. On a logé dans un Bed & Breakfast, Umberto 33, tenu par Giovanni, très sympa, qui nous a fait gouter plein de vins dans son enoteca. Il rêve d'aller en Normandie, terre de ses ancêtres (eh oui n'oublions pas que ce sont les Normands qui ont créé le royaume de Sicile au XIe s.) et on s'est promis de lui envoyer une carte postale de Sainte Mère Eglise car le parachutiste accroché à l'église le fait complètement fantasmer !

Tout au long de notre voyage, nous avons trouvé les Siciliens vraiment sympas, très généreux et serviables, et absolument pas fiers ou arrogants. Et des bavards de première ! quelle tchatche ! C'est un vrai plaisir de s'assoir en terrasse avec un bon cappuccino et de les regarder discuter. On se demande toujours de quoi ils peuvent bien parler avec autant de passion !

Après cette bien agréable étape, direction Syracuse .. à suivre prochainement ..

Hôtel Villa Ducale à Taormina - on y mange également très bien
B&B Umberto 33 à Piazza Armerina

Taormina avec tout en haut l'amphithéâtre gréco-romain


l'Etna hélas est sous les nuages


Taormina
3500 m2 de mosaïques je vous laisse imaginer ! ici la salle de gym
Où on apprend que du temps des romains, le bikini existait déjà !!

La fameuse cassata (pâte d'amande pistache, génoise, ricotta) ... hum ...

vendredi 15 mars 2013

Les Minimiams à la MilkFactory !

Petit message avant de m'envoler pour des vacances fort méritées sous le soleil sicilien ..

Si vous avez gardé une âme d'enfant, il y a une petite expo que je vous recommande chaudement. C'est à la Milk Factory, à deux pas de chez moi. La Milk Factory est une galerie créée en 2010 rue Paul Bert dans le 11e et dédiée aux produits laitiers. Bien sûr derrière la galerie il y a la Collective des Produits Laitiers qui en profite pour faire sa pub mais c'est souvent un espace de création assez pointu et plutôt intéressant.

L'expo du moment c'est "Au pays du lait, Ballade des Minimiams".  Les Minimiams je vous en ai déjà parlé dans ce blog, ce sont les fameux petits bonhommes de train mis en scène autour de la nourriture, je les suis depuis leurs débuts en 2002. J'adore ! A l'occasion du vernissage de l'expo j'ai pu enfin rencontrer mon idole, le père des Minimiams, Pierre Javelle en personne et sa fidèle femme accolyte Akiko Ida. Quel plaisir de discuter avec eux et de se faire expliquer leur travail. Ils ont recréé tout un univers autour du thème du lait (bouteilles, packs, pailles, bouchons, etc.., fromages) avec l'aide des artistes graphistes Ich&Kar et y ont intégré leurs fameux petits bonhommes sans se départir de leur humour habituel. Le résultat est étonnant et vraiment magique. Un univers qui laisse rêveur ... A découvrir .. et si vous trouvez le petit chien faites nous signes nous l'avons cherché en vain. En revanche nous avons trouvé l'aigle. Et "ça c'est fort" a dit mon nouvel ami Pierre !







Les minimiams à l'oeuvre 


Milkfactory, 5 rue Paul Bert, Paris 11 - exposition jusqu'au 18/05/2013 - voir le site
Les Minimiams - voir le site

samedi 9 mars 2013

Liu Bolin le caméléon

Liu Bolin, vous connaissez ? C'est un artiste chinois incroyable ! Je tenais absolument à aller voir son expo visible dans la galerie parisienne Paris-Beijing mais lorsque j'y suis arrivée ce matin ils étaient en train de remballer les oeuvres direction Bruxelles où l'expo se poursuit. J'ai pu heureusement en voir quelques unes et discuter avec le galeriste qui nous en a dit un peu plus sur l'artiste. Le truc de Liu Bolin c'est de se fondre dans le paysage. Il se tient debout devant un décor - la plupart du temps naturel mais parfois aussi en studio - et se fait peindre dessus jusqu'à ce qu'il disparaisse dans le paysage. Le galeriste - qui s'avère être celui qui a peint l'artiste pour la plupart des photos réalisées à Paris dont celle dans la vidéo ci-dessous - nous a confié que parfois les pauses pouvaient durer 4 heures d'affilées et que c'était très éprouvant, tant pour l'artiste poseur que pour le peintre.

A l'origine, Liu Bolin, diplômé des Beaux Arts de Beijing, est sculpteur. Mais en 2005, le gouvernement chinois fait raser tout un complexe d'ateliers d'artiste dont le sien (cf la 1ère photo de la série au milieu des ruines de son atelier). A partir de là il utilisera son art comme un moyen de protestation, et en particulier pour dénoncer les effets pervers du fort développement économique de la Chine et des conséquences désastreuses au niveau social (cf sa série "hiding in the city"). 8 ans plus tard, ses photos sont beaucoup moins politiques mais de plus en plus sophistiquées. Je vous laisse découvrir. Ouvrez bien vos mirettes car vous verrez que parfois ce n'est pas évident de le voir (cliquez sur une photo pour avoir le diaporama). 5 à 10000 € la photo avis aux amateurs !













Pour en voir encore plus cliquer ici ou encore

dimanche 3 mars 2013

Hommage crève-coeur

L'annonce de la nouvelle m'a fait un vrai choc. Daniel Darc est mort. Apparemment d'un mauvais mélange d'alcool et de médicaments. Mais comment aurait-il pu mourir autrement ? Je l'aimais beaucoup. Ado déjà j'adorais Taxi Girl et je passais leurs disques en boucle. Puis F m'a fait découvrir et aimer ses albums solo, son magnifique "Crève coeur" et les suivants. Un jour, en 2004, alors que nous assistions au Prix Constantin au Trianon à Paris, il est réapparu sur scène tel un miraculé, toujours aussi timide, le corps complètement cassé, ça nous avait vraiment bouleversé. Et puis nous sommes allés le voir en concert à l'Olympia en 2008. Il a commencé le concert en faisant distribuer une lettre à chacun de nous. C'était un très beau concert. Il a bien assuré et c'était un vrai plaisir de retrouver sa voix et ses mots. J'aurais pu me passer en revanche de sa prestation finale (il se fait marquer une croix au fer rouge par sa copine !) mais quand on connait son histoire et sa "résurrection" grâce à la religion on le comprend un peu mieux.

Parce que c'est vrai qu'il revient de loin le Daniel ! Il démarre très fort avec le groupe Taxi Girl qu'il crée avec Mirwais ("mannequin", "cherchez le garçon" en 1980 puis "quelqu'un comme toi" en 1983 "Paris" et "aussi belle qu'une balle" en 1986). Le groupe fait les belles années du Palace, du Gibus et du Rose Bonbon, mais défraie aussi la chronique par son côté sulfureux (Darc qui se tranche les veines sur scène par exemple !). Le groupe ne survit pas aux querelles internes, les problèmes de drogue (le batteur meurt d'overdose en 1980) et arrête en 1986. S'ensuivra une longue traversée du désert pour Darc. Au début il ne s'en sort pas trop mal et ses premiers albums solos sont assez bien accueillis par la critique : "Sous influence divine" réalisé avec Jacno en 1987 et "Parce que" en 1988 avec Bill Pritchard. "Nijinski" sorti en 1994 ne marche pas et ses problèmes d'addictions s'intensifient et le conduisent même en prison. C'est la religion qui le sauve, il se convertit au protestantisme et met la foi au coeur de son oeuvre.

C'est en 2004 que Daniel, l'écorché vif, refait surface, avec "Crève coeur", très bel album pour lequel il obtiendra une victoire de la musique, et qui sera suivi d"amours suprèmes" en 2008 et "la taille de mon âme" en 2011. Il travaillait sur un nouvel album ainsi que son autobiographie. Il avait donc enfin réussi à faire sa place et à être reconnu par ses pairs et le public comme un grand chanteur français, au même titre que Bashung. Je suis d'ailleurs agréablement surprise de l'émoi que sa mort suscite dans les médias.

Il me manquera d'autant plus que c'était notre voisin ! Je ne le croiserai donc plus au Super U, dans le métro, dans la rue, le bar du coin .. ou lorsqu'il rentre chez lui au petit matin alors que je pars travailler ...


"Quand je mourrai j'irais au paradis, c'est en enfer que j'ai passé ma vie" D Darc 2008


C'était en 1981, il y a 32 ans - des débuts prometteurs ..

 

Son retour au Prix Constantin en 2004 + interview par Naguy


L'album crève-coeur - "Rouge rose"


Morceaux choisis par les Inrockuptibles